“paint a roof — Ona [ÉNIGME DES LACS]”

Billie si déplacée. Si proche et pourtant si éloignée du sol. Tout cela n'était désormais qu'une vulgaire habitude. Sans doute mauvaise s'y l'on en ignorait le moyen, sûrement même dangereuse en apparence. Billie qui pourtant ne faisait que grimper, monter tout en haut de ces bâtiments qui lui en offrent la possibilité. Elle qui ne fait que prendre appuie sur ces légers rebords, dans le simple but de se rapprocher le plus possible de ce ciel inatteignable. Elle qui est visible part la rue, Billie assise sur le rebord du petit appartement de deux-trois étages. Il n'existait que deux façons de la rejoindre, passer par la porte, monter par les escaliers du bâtiment pour arriver tout en haut, sur le toit. Ou bien grimper, grimper cette hauteur qui n'était finalement pas si effrayante et encore moins difficile à combattre.

Billie et ses cheveux au vent, qui viennent jusqu'à se claquent sur son visage. Elle n'y réagit pas, juste le regard porté sur l'horizon. Elle observe la ville dans un silence roi. Ce n'était pas la première fois, la première fois qu'elle montait sur ce piédestal. Billie en aimait la hauteur, elle y aimait le paysage qui s'y reflétait. De jour comme de nuit, elle ne pouvait pas nier l'évidence même de la beauté qui lui faisait face aujourd'hui. Mais, Billie ignorait pourtant le temps. Depuis combien d'heure maintenant était-elle adosser au rebord, ignorant simplement la hauteur qui la séparait du sol. Peut-être même qu'elle y était restée si longtemps qu'elle en avait effrayé des passants. Billie n'en savait rien, parce qu'elle n'avait pas écouté. Elle ne s'y était pas intéressée.

Ce toit à la vue si imprenable, qui pourtant avait tant d'inconvénients. Être partiellement vue et totalement entendu depuis la rue, tout comme cette hauteur permettait un savoir sur les actions terriennes. Cette Billie qui en vient à s'inquiéter de ses poissons. Elle qui n'avait pas vue le temps passé, oubliant presque la raison de sa venue en ce lieu. Alors elle se retourne, dos à la vision que lui offrait New Haven. Billie seule sur le toit, d'une manière bien moins dangereuse qu'auparavant. Et rapidement, elle vient à récupérer l'une de ses bombes colorés de son sac à dos, ce sac qu'elle ne quitte jamais lors de ses sorties. C'est ainsi que bruyamment, Billie s’apprête à peindre sur ce toit qui n'était pas le sien.