L’histoire d’un choix
Tu n’avais plus rien à perdre alors que les a prise et maintenant tu les regardes comme si c’était la question la plus importante de toute ta courte existence. Rouge ou bleu ? Bleu ou rouge ? Qui aura cru que cette simple question de couleur pourrait tout faire changer dans ta vie Carnation…
Tu n’avais rien dit à tes parents, à quoi bon les inquiéter encore plus ? Alors, tu as caché précieusement ces deux petites pilules en rentrant à la maison. Tu avais juste besoin de réfléchir un peu avant de te décider. Que se passera-t-il après ? Les rumeurs ne mentaient-elles pas ? Est-ce qu’il y aura même un après au moins ? Et si c’était juste une drogue comme une autre et que tu allais au final crever plus tôt à cause de ça ? Le risque valait-il vraiment le coup ? Tant de questions qui se glissaient dans ton petit cerveau et personne pour y apporter des réponses. Personne à part toi-même et pour cela il te fallait te décider. Rouge ou bleu.
Tu aimes bien la rouge. Elle te rappelle la fleur à qui tu dois ton nom et le beau coucher de soleil que tu as vu avec ton frère. La bleue aussi est sympa. Elle te fait penser au vaste ciel et à ces innombrables océans que tu n’auras probablement pas la chance de parcourir. Cette dernière réflexion suffit à te décider. Que cela fonctionne ou non, tu n’as plus rien à perdre Carnation… et ce sera donc la bleue qui décidera de ton sort !
Tu as décidé de la prendre au milieu de la nuit. Cela permet à tes parents de ne rien savoir et de garder l’espoir qu’au petit matin tout sera mieux, tout changerait. Quelle ne fut pas ta déception lorsque tu compris en ouvrant un œil que tu étais exactement la même qu’avant. Tout du moins, tu ne te sentais pas différent de la veille. Ni plus en forme. Ni moins. Pourtant, tu restais positive. Il fallait peut-être attendre un peu ? Mais combien de temps ? Et si ce n’était au final qu’un tissu de mensonges ? Si ce dealer s’était joué de toi et de bien d’autre personne avant ? Inconsciemment tu espérais de tromper. Tu voulais vraiment croire que cette pilule était en quelque sorte magique.
Et puis un jour ce n’était plus pareil. Ta routine avait commencé à changer. Silencieusement, sans que tu ne t’en rendes compte. Ta mère était encore en train de pester contre la radio qui refuser de marcher pour la énième fois de la journée. C’était son quotidien à elle. Se lever, te réveiller, préparer le petit déjeuné en écoutant la radio puis râler contre celle-ci qui refusait de lui donner la musique qu’elle voulait et qui ne faisait que cracher des morceaux de son. Et puis il y avait ton quotidien. Celui de se faire réveiller par ta mère partie préparer le petit déjeuner, l’entendre pester et venir manger avec elle tout en écoutant cette satanée radio qui ne voulait pas fonctionner. Mais ce matin c’était différent. La radio crachait toujours, ta mère râler autant qu’à l'ordinaire, mais toi… Toi pour une raison qui t’échappait à cet instant tu savais d’où venait le problème. Tu savais pourquoi la radio ne marchait pas bien. Et instinctivement tu es allée la vérifier. Sans vraiment y prêter attention, tu l’as trifouillé et elle a recommencé à émettre le son de la musique.
Ta mère t’a regardé faire étonnée. Toi-même tu as fini par t’arrêter sans vraiment comprendre ce qui s’était passé sur le coup. Au final, vous vous êtes toutes les deux dit que c’était à force de l’entendre grésiller que tu avais compris d’où venait le problème. Après tout, depuis tellement longtemps c’était la même rengaine. Et puis cet épisode fut le premier engrenage à se mettre en route. De la radio tu es passé à ta montre et de ta montre à la cafetière.
Sans chercher à faire d’effort, tu savais comment fonctionnait tel ou tel appareil. Leur mécanisme et leur utilisation. Pourquoi cette pièce va là, comment l’engrenage tourne et pour quelle raison. C’était comme si tu savais tout sans avoir rien appris. Tout du moins, tu avais l’air de comprendre l’essentiel du fonctionnement. Et là, ce fut le déclic pour toi. La pilule. C’était sans doute à cause de ça. Comment l’expliquer autrement ? On ne devient pas un génie du jour au lendemain. Tu savais maintenant comment fonctionnent les systèmes complexes et leur fonctionnement sans avoir eu de formation ou entraînement au préalable. Bien sûr, pour les plus compliqués il allait certainement te falloir plus de temps et sans doute même lire quelques bouquins, mais dans les grandes lignes c’était ça. Tu analysais et comprenais beaucoup plus vite que la normale. Une sorte de puits de connaissance qui s’était offert à toi avec l’ingurgitation de cette pilule bleue.
Tu n’avais pas eu une force surhumaine, ni même gagnée en endurance non. C’était dans ta tête que c’était devenu mieux. Et avec ce changement, tu gardais l’espoir que la rumeur comme quoi ces pilules magiques pouvaient tout guérir était vrai. Tu ne pouvais toutefois pas t’empêcher de savoir ce qui serait arrivé si tu avais pris la rouge. Après tout, qui n’est pas curieux de savoir ce qu’aurait donné l’autre choix que l’on a abandonné ?Le début d’une vie
Je suis une patate et je deviendrai bien plus plus tard !physique
patapata mental
Ce que tu es casse-pied Carnation. Si tu n’avais pas un visage aussi beau, soit certaine qu’on t’auras déjà cassé la figurine plus d’une fois ! Tu es hautaine, vulgaire lorsque tu bois trop et d’un naturel franc. Beaucoup trop franche… On se passerait bien de savoir que l’on pue de la gueule ou qu’on ne ressemble à rien à tes yeux habillés de la sorte. On a bien compris que tu étais une personne très chic. Toujours bien habillée. Toujours bien maquillé. Toujours bien manucurée. On se doute bien qu’avec cette personnalité apparente, tes mots ne peuvent être qu’acerbes.
Même si tes mots blessent, même si tes mots font pleurer, jamais tu ne t’excuseras. Pour quoi faire ? Pour quelle raison devrais-tu, toi Carnation, t’excuser alors que tu n’as fait que donner ton opinion ? Tu n’as jamais pu comprendre ce genre de raisonnement. Il te semble que jusqu’à présent nous sommes libres de parler et dire ce que l’on pense non ? Et à ce titre, tu te refuses à t’excuser pour des propos que tu as pu tenir ou que tu tiendras. Si ce que tu dis ne plait pas, les autres n’ont cas arrêter d'écouter ou de te parler. Au pire des cas, tu perdras quelques personnes dans ton entourage. Cela ne te choquera pas plus que ça, ces personnes n’étaient de toute évidence pas faites pour être avec toi que ce soit en tant qu’ami, collègue ou que sais-je encore. Dans tous les cas, ils ne méritaient pas ton attention.
Toi tu n’en fais pas tout un foin quand on te dit tes quatre vérités. Tu restes humble devant l’adversaire qui ose te reprendre. Tu gardes la tête froide et ne montres pas le moindre signe d’émotion. Pour autant, tu n’oublies pas que cet individu a osé te remettre en question. Tu graveras son visage dans ta matière grise pour être sûr de lui porter le coup de grâce la prochaine fois. Tu n’aimes pas que l’on te corrige. Tu détestes qu’on te dise que tu as tort. Tu es assez grande pour le savoir, assez mature pour t’en rendre compte et qu’on te le fasse remarquer une deuxième fois t’insupporte. Si tu sais que tu es une peste, mais que tu continues, c’est qu’il y a une raison derrière cela. Les gens ne sont-ils pas assez intelligents pour le comprendre ?
En fait, tu remplis toutes les cases de la parfaite connasse. Tu te permets de critiquer et juger des inconnus qui ne t’ont rien fait. Des inconnus qui ont peut-être une vie douloureuse, difficile. Des vies que toi Carnation, ne pourra jamais avoir. Que toi Carnation, ne pourra jamais comprendre… Et malgré le fait que tu le saches très bien, tu te permets tout de même de leur cracher ton venin au visage. Le seul mérite qu’il y a à cela, si tant est qu’on puisse qualifier ton comportement comme tel, c’est qu’au moins tu le fais en face des concernés et jamais dans le dos…
Mais tu es loin d’être idiote Carnation. Tu es juste emplie de détermination et de rage. Jamais tu ne lâcheras le morceau. Tu as la niaque et tu es prête à te battre jusqu’au bout pour tes idéaux et tes principes. Tu sais qu’être nait femme ne te donnera aucun bonus dans le futur. Tu sais aussi que si tu ne montres pas les crocs instantanément tu te feras vite piétiner et écraser par plus fort, plus rusé. Tu veux montrer à tous ces merdeux qui t’ont craché dessus dans ta jeunesse que tu peux faire mieux qu’eux ! À ton tour, tu vas les piétiner, leur faire goûter cette amertume et leur faire regretter leur mot. Parce que tu es comme ça Carnation. Si la couleur de la rage te va bien, celle de la rancune de sied tout autant. 1 mois. Quelques jours. 30 ans. On ne sait jamais quand ça tombera, mais cela arrivera. Tôt ou tard. Tu prends le temps qu’il te faut pour être sûr de gagner et pouvoir savourer ta vengeance. Celui qui s’en prend à toi c’est celui qui ne te connait pas. Ce n’est qu’un idiot qui vient de signer la fin de sa vie paisible…
Oui, tu es insupportable pourtant… Si l’on cherche bien tu dois avoir du bon. Quand on gratte la surface, on peut apercevoir une petite lueur briller. Si faible qu’elle semble sur le point de s’éteindre à tout moment. Si fragile qu’on n’ose l’atteindre. Et oui Carnation, tu n’es pas aussi redoutable et forte que tu le laisses paraitre. Tu restes humaine malgré tout, malgré la tournure qu’a prise ta vie avec cette pilule. Disons qu’il est juste difficile d’atteindre ce petit cœur qui bat.
Tu peux être d’une épaule réconfortante quand tu mets un peu du tien. Tu sais écouter. Sans rien dire. Rien faire. Juste laisser l’autre parler et toi l’écoutant avec attention. Tu ne prétends pas résoudre les problèmes, ni d’avoir une solution miracle. Mais tu peux être présente quand il le faut. Simplement donner de ton temps pour aider une âme en peine. Une âme qui cherche du réconfort autour d’un verre, durant une promenade ou le temps d’une nuit. Même si ces personnes se comptent sur les doigts d’une main, tu sais qu’elles ne t’abandonneront pas et il est des plus normal que l’inverse fonctionne également. Tu ne les laisseras pas tomber et s’il faut que tu ailles te salir les mains pour les aider à se sentir mieux, alors tu le feras sans rechigner. Tu es comme ça Carnation, tu pars toujours du principe que c’est donnant-donnant. Tu as des attentes et des standards élevés, mais pour toi il est normal que tu appliques aussi ces standards à toi-même. Tu te mets peut-être un peu trop de pression au final…
Et puis au fond tu es aussi quelqu’un de terrorisé. Tu ne sais pas comment seront le lendemain, le mois suivant, les années d’après. Toi qui étais vouée à ne pas vivre plus de 20 ans, tu as dépassé le seuil de ta présumée date de mort. Et maintenant tu as peur. Tu ne sais pas si cela ne va pas recommencer. Tu ne sais pas si ce que l’on t’a dit est vrai, que tu ne tomberas plus jamais malade. Tu ne sais pas combien de temps dureront ces effets étranges qui semblent changer chaque mois. L’inconnu te fait peur Carnation. Tu ne te l’avoueras sans doute jamais, mais tu ne peux pas tromper tout le monde avec ton assurance.
Et oui Carnation, tu es aussi quelqu’un qui rêve de chose simple. Un repas chaud a partager en famille. Un ou une amante pour te réconforter et te serrer contre elle ou lui les jours de pluie. Une vie simple sans soucis ou prise de tête. Des amies avec qui rire. Des personnes qui ne s’accrocheront pas à toi pour ce que tu as, mais pour ce que tu es. Des gens qui n’attendent rien de toi. Rien d’autre que la simplicité et les traquas d’une vie fade et absurde. Il est difficile de penser que toi, Carnation, la personne la plus hautaine que l’on connaisse, celle qui répond toujours aux provocations, car elle pense tout connaitre et tout savoir, il est incompréhensible que toi, tu puisses rêver de ce genre de vie. Après tout, ce genre d’aspiration ne te correspond pas n’est-ce pas ?centres d'intérêts
Tu aimes beaucoup de choses Carnation. Trop pour tout citer, mais l’on peut bien trouver les plus importants dans le lot.
La couture. Cela te passionne depuis longtemps. À tel point que tu as même fini par ouvrir une ligne de vêtement que tu dessines et réalises toi-même, avec l’aide de quelques partenaires depuis peu. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais ça te plait de jouer des aiguilles et du fils pour au final donner résultat à de somptueux vêtements.
Les parcs et les cafés. Tu peux passer des heures là-bas. Plus exactement, tu peux passer un temps fou à regarder ce qui s’y passe. Ce que font les gens, ce qu’ils portent, leur réaction, leur comportement. Une sorte de puits infinie pour les idées. Une source intarissable de détail et d’information.
La cuisine. Tu n’es pas très bonne dans ce domaine, mais tu aimerais savoir bien cuisiner. Alors, tu suis en douce des cours en ligne. Tu essaies en cachette de réaliser quelques pâtisseries sans grand succès. Dessert que tu finis en général par manger seule le soir chez toi… Tu aimerais vraiment être une bonne cuisinière, mais il va peut-être falloir te faire une raison Carnation… Ce n’est pas parce que tu comprends comment ça marche que tu peux obligatoirement réussir !
linus pour 
