“OBJECTION ! || Maddy Pierce [en cours]”

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« Maddox ne court pas ! Tu sais que tu dois faire attention ! »

Le rythme des pas du garçon ralentit. Laissant ses camarades de classes, ses amis, le distancer. Maddox baisse la tête, abattu. Triste de ne pas pouvoir faire comme les jeunes de son âge. Profiter de la vie sans penser à rien d’autre qu’à ses envies. Maddox doit toujours faire attention à tout. Pas attention à lui, à son bienêtre, mais aux personnes qui l’entourent. On pense d’abord à ses petits camarades. Il le sait. Il a compris. Il demande plus pourquoi. Il connaît la raison. Il est dangereux. On n’a pas besoin de le lui dire. Il sait qu’on le voit comme une bombe à retardement qui peut perdre du sang à tout moment. Un être infecté. Un malade séropositif. Parce que c’est la raison de tous ses maux. La raison de l’attention que lui portent les maîtresses. La raison pour laquelle on l’empêche de s’amuser. De courir. Et malgré son jeune âge, il assume. Il serre les poings. Baisse la tête et écoute ce qu’on lui demande de faire.

A la maison la même chose ce produit. Il vit dans une maison aux vitres et portes fermées, aux murs un peu capitonnés et aux meubles soigneusement agencés pour que personne ne soit jamais plus blessé. Maddox est surprotégé par une mère qui s’en veut. Qui s’en veut de ne pas avoir écouté les mises en gardes des médecins, de ne pas avoir cru en ce qu’ils lui disaient. D’avoir donné le sein à son fils unique. De lui avoir transmis sa maladie. Une épée de Damoclès sur sa tête qui le suivra jusqu’à sa mort.

[en cours]

En cette soirée du mois de Mars, il est tard. Très tard. La nuit a recouvert la ville de son voile noire depuis un moment déjà. Maddox devrait, en théorie, déjà être rentré chez lui. Mais pas ce soir. Aujourd’hui, il est resté papoter avec le petit nouveau qui vient d’être engagé au café où il travaille à mi-temps. Gentil garçon au passage.

Maddy arpente les rues pour retrouver son nid douillet. Et c’est à ce moment qu’il le voit. Le dealer La personne dont tout le monde parle. Tout le monde parle de ce qu’il a à offrir. Des pilules. Un changement de vie. Quand l’homme adresse la parole à l’étudiant, Maddox décide de l’écouter. De ne pas l’ignorer. Simplement car il lui a précisé que ces pilules pourraient soigner sa maladie. Soigner le VIH. Soigner ce que les médecins n’ont pas pu soigner. Alors Maddox s’est arrêté. A regarder les deux gélules de couleurs. La bleue. Puis la rouge. Il a choisi. En laissant le hasard faire. Il n’a pas vraiment de choix à effectuer. Il ne risque pas sa vie. Cette dernière est déjà bien compromise. Contre lui. A toujours lui mettre des bâtons dans les roues. Ne souhaitant pas le voir heureux. Maddox le sait ! Les dieux sont contre lui !
Et puis ce n’est pas comme s’il croyait au bien fait de ce petit comprimé. Au fond de lui, il se doute que ça ne va pas marcher. Il se trouve dans les 11%. Il est l’une des rares personnes dont aucun traitement ne peut guérir. Malgré tous les essaies des scientifique. Rien ni personne ne peut changer sa vie, sa destinée. Alors pourquoi une pilule donnée par un vieil inconnu pourrait marcher ?
Mais qui ne tente rien à rien. Il prend la pilule rouge. Il l’avale. Ne sent pas le changement tout de suite. Mais en effectuant ce choix, Maddy vient de changer sa vie. Sa destinée. Il évolue.  Peut entrevoir le bonheur.